Parachutisme et prévisions météo : la hantise du parachutiste

Publié le 19/09/2011

Beaucoup de gens pensent que parce que nous évoluons dans le domaine aérien, nous connaissons mieux la météo que les autres « terriens » ! Et bien détrompez-vous.

Les prévisions météo : la hantise du parachutisme

Combien de fois m’a t-on téléphoné pour me demander si la séance de sauts était maintenue avec les prévisions alarmantes qui passent à la télé ?
Combien de fois m’a t-on déjà demandé quelle seraient les conditions météo dans quinze jours ?

Beaucoup de gens pensent que parce que nous évoluons dans le domaine aérien, nous connaissons mieux la météo que les autres « terriens » ! Et bien détrompez-vous.

Si quelqu’un arrivait à prédire la météo avec certitude, ne fut-ce qu’ à 24 heures à l’avance, il serait riche ! Malheureusement, je ne connais encore personne capable d’accomplir ce miracle.

Là où je peux vous aider, c’est en vous faisant part de mon expérience de parachutiste qui m’ amène à ne plus tenir compte des prévisions météorologiques annoncées par nos gourous du ciel.

Les parachutistes ont leur proverbe : « qui écoute la météo, reste au bistro ».

Je pourrais vous raconter des centaines d’histoires où les prévisions étaient alarmantes et finalement, il faisait suffisamment beau que pour sauter. L’inverse est aussi vrai, malheureusement.

Alors pratiquement, quelles sont les conditions météo nécessaires et suffisantes pour pouvoir sauter en parachute ?

Trois paramètres sont importants :

  1. La visibilité : Cela peut paraître évident, mais on ne saute pas dans un brouillard ou dans une brume épaisse. Il faut que les parachutistes soient capables de situer la zone d’atterrissage. Les « nuages bas » ne nous aident pas !
  2. Le vent : Les voiles que nous pilotons ont une vitesse horizontale nous permettant de nous diriger à peu près où nous voulons. Par contre, une fois que le vent nous pousse plus fort que ce que la voile nous permet d’avancer, cela revient à dire que nous reculons, et atterrir en marche arrière n’est pas une situation idéale.
  3. La pluie : Elle n’est pas un facteur bloquant à part entière bien qu’il soit désagréable de sentir les gouttes d’eau à 200km/h. Mais la pluie est souvent accompagnée par des plafonds nuageux. On en revient donc à notre problème de visibilité.

Le froid n’a par contre aucune influence sur le déroulement d’un saut.
Il suffit de mettre une couche en plus, des gants, un bonnet, etc.

Bien que plus rares, nous avons de magnifiques journées ensoleillées et sèches en plein hiver.

Les orages sont nos pires ennemis car en peu de temps les conditions météo peuvent s’inverser : d’une situation stable, nous passons à une situation instable avec des vents forts (rafales), de la pluie abondante et de la grêle.

En fonction de l’expérience du parachutiste, une équation tenant compte des trois paramètres plus haut nous permettra de déterminer si le saut peut avoir lieu ou non.

A ce niveau, il est important de faire une distinction entre les passagers tandem et les élèves PAC (Progression Accompagnée en Chute) : Il est possible de faire sauter des tandems dans des conditions où il serait impossible de faire sauter un élève PAC, car c’est le moniteur tandem expérimenté qui gère le vol, et non un élève débutant.

Maintenant que vous en savez plus sur les fameuses prévisions météo, voici un recueil des questions les plus souvent posées :

J’ai un saut prévu dans trois jours. Est-ce qu’il fera beau ?

Je n’en ai aucune idée – vous l’aurez compris – c’est pourquoi lors de la confirmation d’inscription je vous remets le numéro de téléphone de la personne responsable du centre. Il suffit de lui passer un petit coup de fil avant de vous mettre en route. Pas la veille, mais juste avant de vous mettre en route !

Est-ce qu’on saute quand il pleut ? Je ne veux sauter que s’il fait beau !

Tout à fait d’accord avec vous ! Les moniteurs ne veulent pas non plus sauter quand il pleut ou dans des conditions qui réduisent la sécurité donc ne vous inquiétez pas, vous sauterez toujours dans de bonnes conditions.

Il pleut chez moi, donc pas la peine de venir à l’aérodrome ?

Vous habitez à plus de 10 km de la dropzone ? Il est fort probable que la météo chez vous soit différente de celle que nous avons au terrain.

Il y a du brouillard chez moi, donc pas la peine de venir à l’aérodrome ?

Certaines dropzones et plus particulièrement celle de Spa se trouvent 500m au dessus du niveau de la mer. Il est donc tout à fait possible que le soleil y brille quand vous êtes dans la purée de pois.

Je suis inscrit pour la formation PAC ce soir mais on annonce de la pluie pour demain. La formation est-elle maintenue ?

OUI ! La formation est maintenue.

Qui sait quel temps nous aurons effectivement le jour du saut ? Et si vous ne pouvez pas sauter le matin, vous le pourrez peut-être l’après-midi.

Une fois que vous aurez suivi la formation, vous disposez de 30 jours pour passer à la partie pratique ! Certains centres sont ouverts en permanence, alors vous trouverez bien une demi-journée de beau temps pour venir sauter, non ?!

On ne peut sauter qu’en été ?

Non, nous sautons toute l’année. Evidemment, il y a plus de chance d’obtenir de bonnes conditions météo en été qu’en hiver. Mais le principe est le même quand vous réservez votre saut : passez un petit coup de fil avant de vous mettre en route.

En guise de conclusion :

Il n’y a qu’une seule façon de savoir si vous pourrez sauter : téléphonez au centre avant de vous mettre en route. Et si on vous répond par la négative, soyez patient et rappelez un peu plus tard, la situation aura peut-être changé.

Le parachutisme est un sport de patience !!! Et votre patience sera récompensée.

Dites-vous bien aussi que si vous n’essayez pas de venir, vous n’aurez vraiment aucune chance de pouvoir sauter 😉